CE QUE PENSE DE LA PIECE
LE GENERAL ANDRE BACH
Ancien Chef du Service Historique de l'Armée de Terre,
Auteur de « Fusillés pour l'exemple - 1914-1915 »
à André Neyton, auteur-metteur en scène de La légende noire du Soldat O
«…Ce n’est que par des réalisations, comme la vôtre, profondément respectueuse de la réalité, que l’on peut espérer « retrouver » réellement la grande guerre, grande guerre dont l’histoire est bien encore fort défigurée aujourd’hui, du fait que dès sa conclusion s’est construite une image « sacrée » qui demandait qu’il y ait des bons, des méchants, des traîtres , des lâches, etc..., ce qui a été fait en distribuant des rôles aux uns et aux autres, rôles dont la mémoire a du mal à se défaire, ne serait-ce que parce qu’elle a été entérinée par l’histoire officielle, voire universitaire...
… j’ai un faible pour l’intelligence et l’esprit critique et j’apprécie justement ces qualités dans votre travail, mis en scène avec élégance et qui, sans y toucher, met le doigt sur toutes les « âneries » qui peuvent être parfois prononcées par des gens dont la notoriété était et reste forte et que l’on révère comme intellectuels ou penseurs. La succession des citations, rassemblées ici pour la circonstance, donne au fil de la lecture une impression irrésistible de bouffonnerie, tant ces assertions paraissent sorties de délires plus que d’observations scientifiques. On est dans l’image, pas dans la réalité, comme le souligne par ses réactions le soldat O. dans tout le chatoiement et la verdeur de la langue d’oc.
Votre « Légende noire du soldat O » est un modèle de ce que peut apporter une pièce de théâtre, intelligemment conçue, proche des faits et élégamment mise en scène, à la prise de conscience de la part de légende qui encore de nos jours, perdure dans l’imaginaire et même dans l’histoire académique, légende qui continue à salir la mémoire d’hommes qui ne méritaient pas cela de la part de leurs concitoyens français.
André Bach